Vieillir. Et l'éros s'est dilaté. L'amoureuse aussi. Son corps ne la contient plus. La peau a cessé de le limiter. La carezza n'est plus la haute oeuvre de l'amant seul. Un regard, un reflet, le vent dans les cheveux, et ce frisson se déploie, se déroule comme une jetée de soie. Un jour, l'enveloppe s'en déchirera sous la poussée d'une autre naissance. Deux amies se sépareront à la croisée des chemins. "La femme avec un corps" et "la femme sans corps". Deux reflets dans l'eau de la mort, deux rêves qui retourneront vers le Rêveur des mondes.
Nombreuses fois, Nombre de fois L'homme s'endort
Son corps l'éveille Puis une fois L'homme s'endort Et perd son corps (René Char)
Extrait de "N'oublie pas les chevaux écumants du passé", Christiane Singer Portrait d'Angela Farmer